"Mourir, la belle affaire" d'Alfredo Noriega.

Titre original : Tan sólo morir

Traduction de Nathalie Lalisse-Delcourt

(Ombres Noires, 2013)


Enseignant, poète et romancier, Alfredo Noriega est né à Quito mais vit en France depuis 1985.

Mourir, la belle affaire n'est pas un roman policier au sens classique du terme. Ce n'est pas un roman centré sur une intrigue qui nous tient en haleine. C'est surtout une immersion poétique, humaine et désenchantée dans la ville natale de l'auteur : une méditation sur Quito, son développement absurde, sa corruption, sa violence... Le personnage central du roman est un légiste qui voit défiler des cadavres dont il reconstitue les destinées. Ce livre présente un paradoxe, il parle de la mort et semble célébrer la vie.

 

"J'aimerais perdre mon infaillible dextérité. Personne ne me comprend quand j'en parle, mais devons-nous comprendre ? J'aimerais oublier ce que signifient couper au bistouri, mesurer, peser et recoudre ; prendre un jour un nouveau cap. Je sais et je l'admets, ce sont bien là des accès d'un romantisme de pacotille, mais que me reste-t-il si ce n'est imaginer à quel point la vie des autres est agréable, avec leurs petites interrogations, leurs douleurs passagères. Du haut d'une espèce de fin du monde, je regarde les paysages qui existent encore, la mer déchaînée, la ligne de crêtes, violette tout à coup, une photo de famille sur laquelle chacun sourit, sans savoir que bientôt tous seront morts. C'est cette innocence quotidienne face à l'ultime destin qui me surprend toujours." 


Entretien avec Alfredo Noriega 

 

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