"Les huit cahiers" de Heloneida Studart

Femmes voilées. Lima, 1902. Eugenio Courret.

 

Titre original : selo das Despedidas

Traduction de Paula Salnot et Inô Riou

(Les éditions Les Allusifs, 2005)


Heloneida Studart (1932-2007) est une romancière, essayiste, dramaturge et journaliste brésilienne. Engagée en politique, elle a fondé avec d'autres femmes le Centre des femmes brésiliennes, la première organisation féministe du Brésil.

Les huit cahiers est son roman le plus connu, il a été publié en 2000. On y trouve relaté le destin de plusieurs générations de femmes soumises aux injonctions sociales rétrogrades : célibat forcé pour celle destinée à s'occuper des parents, enfermement dans un cloître pour celle qui a fauté, interdiction d'étudier ou de travailler... Le récit mêle le présent et le passé – l'héroïne, Mariana, ayant reçu pour legs les cahiers intimes d'une vieille tante - pour mieux montrer la permanence des difficultés à se libérer et s'épanouir pour toutes ces femmes. Une condition de soumission atavique qui aboutit à une attitude criminelle.


« A chaque génération de Nogueira, une des filles était préparée pour le célibat dans le but de servir, plus tard, sa vieille mère. A cette élue, on refusait les symboles de la féminité ; personne ne lui adressait de galanterie, ne lui offrait un petit bracelet, une paire de boucles d'oreilles, un flacon de parfum. Pour qu'elle soit mieux disposée à son futur sort de vieille demoiselle dédiée à mitonner les soupes et les bouillons de sa mère, on lui interdisait d'aller à la fenêtre, de se rendre à des fêtes ou d'avoir des amis et des confidents. »


Pour en savoir plus sur Heloneida Studart

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