« La vierge du mal » d'Edmundo Paz Soldán
Titre original : Los días de la peste
Traduction de Robert Amutio
(Editions Gallimard, 2020)
Edmundo Paz Soldán est écrivain, traducteur et chroniqueur. Il écrit pour The New York Times, The Times et El País. C'est un des auteurs représentatif du mouvement littéraire McOndo qui émerge dans les années 1990 en réaction au Réalisme magique qui a pesé sur la perception de la littérature latino-américaine depuis les années 1960.
Ce roman nous plonge dans l'univers d'une prison imaginaire, la Casona, qui n'est pas sans évoquer certaines prisons d'Amérique Latine qui sont comme des villes ayant leur propres lois, régies par la corruption et la violence. Edmundo Paz Soldán donne la parole à tous ceux qui y habitent : prisonniers, gardiens, directeur... Un récit choral qui est une plongée dans cet espace infernal où l'on rend un culte à la mort et où sévit la peste comme une malédiction.
« Cette connerie de fermer la chapelle, cette absurdité d'insister pour que les prisonniers se débarrassent de leurs effigies et de leurs images saintes. Un ordre auquel mes braves obéissaient à contrecœur, parce que presque tous étaient croyants et avaient leur relique à portée de main. Comment bien faire son travail sans sa compagnie ? Dans le temps les prisons étaient des entrepôts pour les pauvres, ils pouvaient aussi bien être des prisonniers que des braves, jusqu'à ce que, on disait, Ma Estrella se soit imposée dans le lieu. Grâce à Elle, certains même prospéraient, moi par exemple. Je prospérais et je voulais rien savoir de l'extérieur qui m'avait rejeté. Je savais pas si c'était la déesse, mais en tout cas je préférais être en bons termes avec Elle. »
Pour en savoir plus sur Edmundo Paz Soldán
Prison de Choluteca. Francisco Proner
