"La vague arrêtée" de Juan Carlos Méndez Guédez

Titre original : La ola detenida

Traduit par René Solis

(Editions Métailié, 2021)


Né en 1967, au Venezuela, Juan Carlos Méndez Guédez vit actuellement en Espagne. Il a écrit de nombreuses nouvelles, des récits de voyage, de la littérature jeunesse et des romans. La vague arrêtée est son dernier roman. C'est un roman noir qui nous plonge dans la complexité violente de son pays : Magdalena, installée en Espagne, est une enquêtrice réputée qui a pour mission de retrouver la fille d'un homme politique madrilène disparue au Venezuela. Pour ce faire, elle devra louvoyer entre groupes militaires et services secrets de toutes sortes. Adepte de Maria Lionza, une divinité syncrétique du pays, elle utilise ses dons spirituels pour résoudre cette affaire tout en montrant un bel appétit pour la vie concrète. Un polar amusant et trépidant.


«-Et toi, les romans de Sarduy, tu arrives à les lire jusqu'au bout ?

Magdalena lui avait souri. C'était pour elle une règle intangible : jusqu'à preuve du contraire, les beaux mecs méritaient qu'on leur sourie.

-Je n'y suis jamais arrivée, mais j'aime bien ses poèmes et ses peintures aussi m'intéressent beaucoup.

Ils avaient parlé autour d'un verre de rioja. Elle avait remarqué qu'il transpirait des mains. Elle avait voulu se montrer solidaire et lui tendre une perche.

-Il y a un très beau livre de Sarduy que je te recommande : le Christ de la rue Jacob. Il y a des pages inoubliables, comme celles où il décrit une rencontre avec un camionneur auquel il ne demande jamais son nom. Sarduy croyait au sexe immédiat et féroce. Tu le savais ?

Il avait rougi. Il ne cessait de regarder cette femme à la peau pâle, aux boucles soignées, avec des yeux verts, des lèvres charnues et un nez aplati. Il était visiblement troublé par sa familiarité, et il ne s'était détendu qu'au bout d'une demi-heure, quand Magdalena l'avait déshabillé avec l'habileté d'un chasseur pelant sa proie. »


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