« Cavalier seul » de Patricio Manns

Titre original : El corazón a contraluz

Traduction de François Gaudry

(Editions Phébus, 1996)


Préfacé par Francisco Coloane, grand conteur de la vie australe, ce roman nous emmène en Terre de Feu sur les traces de Julius Popper (1857-1893), explorateur et ingénieur roumain qui fut un des principaux responsables de l'extermination des Indiens Selknams qui habitaient ces contrées. Reprenant les données biographiques de cet aventurier qui obtint la concession aurifère d'un vaste domaine sur l'archipel encore inexploré et y fit la loi avec l'aide de mercenaires, Patricio Manns prend le parti de raconter une rencontre imaginaire : celle de Popper, imprégné des idées rationalistes et racistes de son temps, avec une jeune chaman selknam baptisée, par les missionnaires anglicans, Drimys Winteri.


« -Il vaudrait mieux que tu comprennes qu'à cause des nombreuses Drimys Winteri que je suis, il y a pour moi peu de secrets, lui dit-elle avec un léger sourire.

De plus, ajouta-t-elle, elle écrivait, cousait à la machine, filait à la quenouille, cardait la laine, son pain était doré et son poisson irréprochable. Elle parlait avec les animaux et imitait le chant des oiseaux. Elle pouvait marcher sur le feu, prédire une tempête, suivre la piste d'un guanaco, courir plus vite que le cheval et l'autruche, dormir nue sur la neige et calmer la fièvre ou l'anxiété en les aspirant à un trou invisible qu'elle savait trouver sur le front du malade. Et aussi apparaître et disparaître. »


Biographie de Julius Popper

Sur les Indiens Selknam


Popper en chasse



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