"Un doux parfum de mort" de Guillermo Arriaga
Titre original : Un dulce olor de muerte
Traduction de François Gaudry
(Phébus, 2003)
Dans une bourgade du Mexique, une jeune fille est retrouvée assassinée... On pourrait penser débuter un classique roman policier mais, dans ce récit, il s'agit moins de résoudre une affaire criminelle que de voir comment s'élabore un assassinat.
Guillermo Arriaga, né en 1958, est une des grandes figures actuelles de la littérature et du cinéma mexicains. Il a notamment travaillé comme scénariste pour le réalisateur Alejandro González Iñárritu : Amours chiennes, 21 grammes et Babel.
"La nouvelle que le Gitan n'était pas loin de Loma Grande excita la plupart des gens, éveillant chez eux l'envie de le tuer. Sotelo Villa proposa qu'ils aillent tous à Los Aztecas pour le lyncher, mais Justin Téllez le calma :
-Ce n'est pas notre affaire, c'est celle de Ramón.
Quand celui-ci revint de l'abattage du taureau, les hommes l'attendaient avec impatience. Ils brûlaient de découvrir son attitude lorsqu'on lui révélerait que le Gitan se trouvait à quelques kilomètres à peine de Loma Grande. Ils firent pression sur lui de diverses manières. Certains l'obligèrent à réitérer son engagement de vengeance. D'autres - les plus agressifs, parmi lesquels Marcelino Huitrón et Sotelo villa - l'incitèrent à foncer le soir même à Los Aztecas pour lui régler son compte. Égaré, accablé, Ramón hésitait, les lèvres scellées. Jacinto Cruz l'aida à se tirer de ce mauvais pas :
-Le bon chasseur, dit-il d'un ton mesuré, laisse venir à lui le fauve ; il ne part pas à sa recherche."